LA PRESSE - LES AVIS
LA DÉPÊCHE DU MIDI - 25 janvier 2016
Très beau succès pour «Bella»
Pour le confort du public et afin de préserver une visibilité maximale lors de la représentation de «Bella», la jauge du théâtre avait été diminuée à 180 places assises. Au total, les six séances étalées de mardi 19 à jeudi 21 janvier se sont finalement jouées devant près de 1 000 personnes au théâtre de Cahors. Mercredi soir à 18 h 35, il affichait complet. Dès que les lumières se sont éteintes, petits et grands ont été littéralement happés par la magie du spectacle. Accompagnés par une mélodie d'accordéon, quelques nuages baignés de lumière apparaissent sur le fond noir du théâtre. Bella entre alors en scène, grandes nattes et légère dans sa robe orange. Légère ? Oui, car le rêve de la jeune fille est de rejoindre les nuages. Au départ, elle s'y essaye sans succès en soufflant de dépit, multipliant glissades et facéties qui déclinent les rires des enfants. Puis elle croise sur sa route une chauve-souris, des papillons bleus, un lapin nuage, un nuage oiseau. Grâce à eux, elle finit par atteindre son but, se transformant en nuage pluie et batifolant de planète-nuage en planète-nuage, tout comme le Petit Prince en son temps naviguait sur ses planètes. La musique est présente mais jamais pesante, avec un accompagnement au piano, à l'accordéon ou à la contrebasse, venant souligner les efforts de Bella dans sa quête d'infini. Ce très beau et très visuel conte poétique a été chaleureusement applaudi par un public qui a découvert, au final, les visages des trois manipulateurs invisibles qui ont su donner vie aux protagonistes, sans qu'à aucun moment on ne les soupçonne d'exister.
LA VIE QUERCYNOISE - 25 janvier 2016 - Par Marc Louison
Bella, un moment de grâce et de poésie au théâtre
Mercredi 20 janvier à 10 heures, la Compagnie Le Clan des Songes jouait Bella devant 4 classes de maternelles. Les enfants venaient de Bégoux, de Fontanes, d’Aujols, de Pradines et de l’IME APAJH du Lot. Inès, Paul et Tiphaine venaient pour la 1ère fois au théâtre : « on vient voir Bella, des marionnettes… c’est pas des vraies gens ». Dans la salle, tout est noir, on ne verra jamais les comédiens qui manipulent les nuages, le lapin, l’arbre …tout ce qui vit autour de Bella. Lorsque l’héroïne apparaît tous les enfants la reconnaissent avec ses baskets bleus, ses petits nœuds verts dans les cheveux et sa jolie robe orange. Bella va découvrir le monde qui l’entoure avec curiosité, avec lenteur, elle essaie même de voler comme les oiseaux, comme les feuilles. Le temps passe, elle grandit, les arbres mettent des feuilles, des fleurs puis des fruits…une belle pomme rouge qu’elle va croquer ! Elle sort de sa chrysalide, la petite fille devient jeune fille. La musique, les bruitages accompagnent les découvertes de la marionnette. Les enfants dans la salle apprécient, rient, s’étonnent. Au delà de la beauté du spectacle c’est tout un apprentissage de la lenteur, du rêve, de l’imagination pour des enfants du virtuel, des jeux sur tablettes, des activités sans répit.
Marina Montefusco a crée le scénario, les personnages et la mise en scène puis la partition s’est calée sur l’histoire.
En bord de scène, les trois comédiens Magali Esteban , Sophie Weiss et Carlos Nogaledo ont dit leur plaisir de jouer avec ces personnages : « c’est créatif et ludique à la fois … pour nous c’est rester un peu dans l’enfance…dans le monde fascinant de l’illusion … c’est comme donner la vie… ».
Le spectacle, soutenu par la DRAC et la région Midi-Pyrénées, a été joué à 4 reprises devant des scolaires et pour les familles à 18h30, il affichait complet, un succès mérité !
CULTURE 31 - Février 2015
Après Cité accueilli au TNT en 2013, la compagnie Le Clan des Songes s’inspire de plusieurs contes pour nous raconter Bella. Spectacle visuel et poétique, cette fable troublante évoque, toujours entre légèreté et profondeur, l’intimité de ceux qui quittent l’enfance pour l’adolescence.
Bella grandit, curieuse, elle observe le monde. Son corps s’affine. Ça l’amuse de s’abandonner de la haute branche et descendre au sol doucement, comme une feuille. Quelle ivresse agréable de profiter de cette légèreté ! Mais bientôt, ni les cailloux autour de sa jupe, ni les murs de la maison, ne peuvent empêcher le vent de l’emporter…
Comment arrêter l’errance et s’ancrer à nouveau au sol ? Comment retrouver l’enthousiasme de vivre sur terre en renonçant au vertige de cette condition exaltante mais irréelle ? Bella est une figure sans temps, elle appartient au monde éternel des désirs.
C’est ainsi que Marina Montefusco, metteur en scène, évoque Bella, le personnage central de sa dernière création.
Pour créer ce spectacle, cette artiste italienne installée à Toulouse depuis plusieurs années, s’est inspirée d’une nouvelle écrite au début du 20e siècle par le poète turinois Guido Gozzano, Piumadoro et Piombofino, mais aussi des nombreux contes de fées qui ont bercé ses premières années.
Entrer dans l’intimité de ceux qui quittent l’enfance pour l’adolescence est une matière merveilleuse pour cette marionnettiste préoccupée d’écriture visuelle et poétique. Au cours du spectacle, l’histoire de Bella progresse par tableaux et métamorphoses successives. Les marionnettes inspirées par les sculptures d’Alberto Giacometti et de Jean-François Glabik sont manipulées par plusieurs acteurs, selon la technique japonaise du bunraku. Ainsi animées, elles deviennent fascinantes et magiques. Ici pas de décor apparent, juste les objets et accessoires nécessaires au récit, prêts à apparâitre et disparaître à tout moment.
Comme par magie !
LE CLOU DANS LA PLANCHE - 11 mars 2015
Bella
Entre désirs, errance et réalité
La compagnie toulousaine Le Clan des Songes, connue pour ses spectacles jeune public spécialisés dans la marionnette, ou tout au moins la manipulation, revient avec Bella, sa nouvelle création. Après sa trilogie La Nuit s’en va le Jour, Fragile et Cité, Marina Montefusco visite cette fois-ci le passage de l’enfant à l’adolescent, de l’adolescent à l’adulte, en bref les mutations vécues lors de notre évolution personnelle. Inspirée, entre autres contes par la nouvelle Piumadoro et Piombofino de Guido Gozzano, poète du XXe siècle, elle embarque dans l’histoire d’une petite fille.
Rêverie solitaire
Tout commence par un ballet de nuages de formes diverses - poisson, éléphant…-, puis apparaît une petite fille, Bella, rêveuse, précieuse avec sa robe orange et ses beaux cheveux blonds. Allongée au sol, elle rêve, elle s’ennuie. Un nuage la fait sortir de son oisiveté. Elle essaie de l’attraper, de s’envoler pour le suivre, en vain. Lors d’une promenade, Bella tombe sur un arbre. Après plusieurs tentatives elle arrive à s’y jucher : petit à petit, elle grimpera dessus, jouant avec les lois de l’équilibre. Ses envies de s’envoler, de défier les lois de la gravité deviendront de plus en plus fortes.
Au fil du temps qui passe, des saisons qui avancent, Belle devient une jeune femme. La légèreté est de plus en plus encrée dans son corps, cette ivresse l’emmène dans un monde totalement irréel… et difficile à quitter.
Acceptation de la transformation et retour au réel
Inspirée de sculptures d’Alberto Giacometti et de Jean-François Glabik, la longiligne Bella est manipulée par plusieurs comédiens dans le noir. Ce choix permet, on le sait, d’oublier totalement la manipulation et de rentrer sans peine dans l’histoire-illusion. Par de tableaux successifs, la compréhension de l’évolution du personnage se dessine avec simplicité et efficacité. Et ce même si, compte tenu de l'oisiveté du personnage, le rythme de la pièce reste très lent, prêtant le flanc à quelques moments de lassitude pour le public. Non pas tant à cause de l'histoire que de la structuration des événements, un brin trop linéaire, comme prise au piège du personnage. Quelques rebonds, rythmiquement et dramaturgiquement parlant, maintiendraient l'attention. On s'y laisserait plus volontiers encore embarquer, envahir par les transformations, par cette précieuse difficulté à choisir entre le réel et la fiction.
LA DÉPÊCHE DU MIDI - 14 mars 2015
Voler de l'enfance à l'adolescence
Poisson vole, nuage vole, petite fille nage dans l'espace de ses rêves, parfois de ses cauchemars. Quitter le monde de l'enfance et aborder progressivement celui de l'adolescence, alors que le corps se transforme, grandit, se féminise, ne va pas sans inquiétude…». La marionnette «Bella», est le personnage central de «Bella» conte pour enfants présenté encore aujourd'hui samedi au TNT par la Toulousaine Maria Montefusco de la Cie «Le clan des songes». Bella n'a pas de voix ni de dialogues, tout dans ce spectacle est symbolique, visuel et baigne dans une grande poésie… Bella a peur des bruits étranges, de la nuit, des grands aigles qui pourraient l'emporter dans les airs, mais elle rêve aussi, assise sur une branche et redescend sur terre quand elle s'applique à ne pas tomber, puis s'envole à son tour vers la suite de son destin.
Ce spectacle de marionnettes, qui se déroule dans le noir absolu conformément à la technique du Bunraku qui dissimule aux yeux des spectateurs les manipulateurs, est d'une grande beauté plastique. Bella a été inspirée à la toulousaine Maria Montefusco par les sculptures de Giacometti. Elle est toute en longueur et en étirement.
«Bella» rend aux songes et à la poésie, la difficile période de la métamorphose de la chrysalide en papillon.